Fusil Springfield Model 1861
Dérivé (comme plusieurs fusils militaires européens contemporains) du fusil Minié
français de 1850 et tirant le même type de balle Minié cylindro-conique
Le fusil militaire nord-américain Springfield Model 1861 correspond au type d’arme appelée
aux États-Unis rifled musket : arme d'épaule à un coup, se chargeant par la bouche,
à canon rayé, et à mise à feu par percussion.
Reconnu pour sa solidité, sa fiabilité et sa précision à longue portée, le fusil militaire
Springfield a été l'arme la plus utilisée par le Nord pendant la Guerre de Sécession
et a été produit en masse : environ 1 000 000 d'exemplaires.
et a été produit en masse : environ 1 000 000 d'exemplaires.
Première arme d'épaule produite en masse par les États-Unis,
le Springfield Model 1861, fusil standard des Nordistes pendant la guerre de Sécession
(et aussi par la suite pendant quelques années, jusqu'à sa transformation)
(et aussi par la suite pendant quelques années, jusqu'à sa transformation)
ne fut pas détrôné dans l'infanterie par les armes à répétition.
Noter la longueur du canon (tenu au fût par 3 grenadières)
Noter la longueur du canon (tenu au fût par 3 grenadières)
et l'attache typique de la courroie : au-dessus du pontet.
Description du fusil Springfield Model 1861
Le canon, rayé, de calibre .58 (15 mm), a 40 inches (100 cm) de long.
La longueur du fusil est de 56 inches (140 cm) et son poids de 9 pounds (4,1 kg).
Entre les mains du « soldat tout-venant » (quelque peu entraîné au tir et doté
d'une vue normale), le Sprinfield Model 1861 est efficace sur une cible
de la taille d'un homme debout jusqu'à 400 yards (370 m).
Mais entre les mains d'un tireur d'élite, l’association de son canon rayé
(long et bien usiné) et de la balle Minié rend le Springfield dangereux
jusqu'à 900 ou 1 000 yards (820 ou 910 m).
Novembre 1864 : Ces 2 soldats de l'USCT récemment enrôlés ont été dotés chacun,
non pas d'un Springfield, mais du fusil Enfield Pattern 1853 de fabrication anglaise,
moins valorisé dans l'US Army que le Springfield. Ils posent pour le
moins valorisé dans l'US Army que le Springfield. Ils posent pour le
photographe à Dutch Gap1,sur la James River (Virginie));
les baïonnettes sont fixées, mais les chiens des fusils ne sont pas armés...
La baïonnette est du type à douille, la lame a une section triangulaire.
Le chargement2 de 60 grains (3,9 g) de poudre noire puis de la balle
(contenues dans une cartouche de papier que le tireur
déchire le plus souvent avec les dents) s'opèrent par la gueule du canon.
déchire le plus souvent avec les dents) s'opèrent par la gueule du canon.
La balle Minié, en plomb, lubrifiée et de diamètre légèrement inférieur au calibre .58
de l’âme du canon, glisse plus facilement (dans un canon propre)
que la balle sphériquede calibre .69
Le tireur pose ensuite une capsule de cuivre contenant un mélange détonant
de fulminate de mercure sur la cheminée et tir le chien en arrière :
l'arme est alors chargée et armée, prête au tir.
Lorsque le tireur appuie sur la queue de détente, le chien se rabat sur la capsule,
l'étincelle atteint la poudre noire qui détonne.
Les gaz propulsent la balle dans le canon, la base creuse de la balle s'élargit,
et les jupes de plomb épousent les rayures du canon :
aucun gaz ne fuit entre les parois du canon et la balle,
aucun gaz ne fuit entre les parois du canon et la balle,
le rendement est maximum.
De plus les rayures en pas de vis du canon impriment au projectile une rotation qui,
associée à sa forme en obus, lui donne une trajectoire tendue et précise :
le fusil militaire Springfield M. 1855 ou 1861 n'est plus seulement un manche de
baïonnette mais une arme précise et létale à grande distance.
baïonnette mais une arme précise et létale à grande distance.
La balle Minié sera responsable des 3/4 des blessures graves
infligées pendant la guerre de Sécession
infligées pendant la guerre de Sécession
La cadence de tir du rifled musket reste cependant un gros problème :
la complexité et la longueur de l'opération de chargement du fusil
par la bouche restreignent la cadence de tir à 2 coups par minute
(voire 3 coups par minute entre des mains entraînées).
De plus, après 1 ou 2 coups de fusil tirés posément contre un régiment qui avance
en rangs serrés (tactique d'attaque encore la plus répandue à la fin du XIXe siècle...),
le soldat armé d'un rifled-musket ne peut plus que charger frénétiquement
et décharger en urgence ses 3 coups par minute, sans prendre le temps de viser correctement .
et décharger en urgence ses 3 coups par minute, sans prendre le temps de viser correctement .
C'est pourquoi, lorsque l'ennemi est parvenu à faible distance,
la majorité des soldats oublie de corriger le tir en visant très bas,
d'autant que la mire arrière est graduée pour 300 et 500 yards
et que le gros projectile du Springfield a une trajectoire « en arc-en-ciel ».
Les balles tirées de tout près passent alors souvent au-dessus de la tête des ennemis,
surtout dans le cas d'un tir de salve.
Après 2 ans de guerre, la nécessité d'armes d'épaule à répétition est devenue évidente,
et le fusil Spencer qui apparait alors est réclamé par les soldats eux-mêmes.
L'extrémité inférieure de ce fémur a été touchée (au-dessus du genou) par une balle Minié
de calibre .58 (15 mm) tirée (selon la légende de la photo) par un Springfield.
Vu les dégâts, le blessé a dû être amputé à mi-cuisse sans délai; mais a-t-il échappé
à la gangrène ?...(pièce de l'Institut de pathologie du NIH de Bethesda (Maryland)
Durant l'été 1861, au début de la guerre de Sécession
(et en particulier lors de la première bataille de Bull Run)
Même le Springfield Model 1855 était rare dans l'US Army, et la troupe était le plus
souvent dotée du Springfield model 1842 à percussion, voire d'un fusil encore plus ancien,
le Model 1816(copie du 1777 Charleville ) dont la batterie à silex
avait été convertie en système à percussion.
Ces 2 fusils, avec leur canon lisse, de calibre .69, et leur projectile sphérique
(efficace jusqu'à 100 yards au maximum) étaient bien inférieurs en performances
au fusil Enfield Pattern 1853 des Confédérés.
Par ailleurs les Sudistes, qui ont capturé le matériel de l'arsenal de Harper' Ferry,
produiront des variations du Springfield dans leurs arsenaux de Fayetteville
(Caroline du Nord) et Richmond (Virginie)
Par la suite, de plus en plus de régiments (et d’abord sur le théâtre d’opérations de l’Est)
furent dotés du Model 1861 la Springfield Armory de Springfield (Massachusetts)
mit en route de nouvelles méthodes de production industrielle de masse
(pièces interchangeables, etc.), et fit même appel à la sous-traitance :
une vingtaine d’armureries artisanales travaillèrent avec
le cahier des charges de la Springfield Armory.
Cet effort sans précédent aboutit à la production de plus de 1 million
d’exemplaires du Springfield, ce qui n’empêcha pas l’Union d’acheter en
outre à l’étranger des fusils, comme le fusil Lorenz autrichien.
Le Springfield Model 1861 a été novateur sur deux plans :
Le Springfield Model 1861 a été novateur sur deux plans :
en tant que produit périssable (malgré sa solidité) il a été livré par l’industrie
en quantités énormes et à été un enjeu économique pour les entreprises capitalistes
(il coûtait 20 $ pièce) – et en tant qu’arme létale à grande distance il a modifié
(ou aurait dû modifier) les stratégies de combat et a été l’un des éléments
qui ont fait de la guerre de Sécession la 1re guerre moderne.
Les généraux (faute d’avoir intégré les nouvelles stratégies, et faute de
Les généraux (faute d’avoir intégré les nouvelles stratégies, et faute de
fantassins bien entraînés au tir) n’utilisèrent pas à fond les qualités de
précision à longue portée du Springfield : ils continuèrent à privilégier le feu massif
délivré à faible distance, suivi d’un assaut et d’un corps à corps final.
En ce qui concerne tout au moins l’infanterie, le Springfield ne fut pas détrôné
En ce qui concerne tout au moins l’infanterie, le Springfield ne fut pas détrôné
pendant la guerre de Sécession par les nouvelles armes à répétition comme le fusil
Henry et la carabine Spencer. Sa solidité (et l'esprit d'économie des stratèges)
Henry et la carabine Spencer. Sa solidité (et l'esprit d'économie des stratèges)
pousseront même à le faire transformer en différents modèles d'armes
à chargement par la culasse, mais à un coup.
Fin décembre 1866, sur le territoire de l'actuel Dakota du Sud,
Fin décembre 1866, sur le territoire de l'actuel Dakota du Sud,
pendant la guerre de Red Cloud (un épisode des guerres
indiennes), la plupart des troupiers bleus de William J. Fetterman
indiennes), la plupart des troupiers bleus de William J. Fetterman
est encore armée de Springfields à percussion quand leurs
chefs cèdent aux provocations des indiens
chefs cèdent aux provocations des indiens
et ordonnent qu'on se lance à leur poursuite.
Les indiens en nombre bien supérieur leur tendent une embuscade,
et ils se jettent sur eux dès que les blancs ont tiré leur volée.
Le retentissement qu'eut dans le public le « massacre Fetterman »
poussera l'US Army à doter ses soldats du Springfield Model 1866, une
transformation du Model 1861.
Les variations sur le thème du Springfield Model 1861 auront pour
transformation du Model 1861.
Les variations sur le thème du Springfield Model 1861 auront pour
dernier aboutissement le Model 1888.
Le 25 juin 1876, lors de la bataille de Little Big Horn, la carabine de cavalerie
Le 25 juin 1876, lors de la bataille de Little Big Horn, la carabine de cavalerie
Springfield Model 1873, une descendante du Springfield Model 1861,
démontra une fois de plus l'infériorité des armes à un coup contre un assaut de masse.
Apparemment la leçon ne fut pas retenue par les état-majors :
la descendance du Springfield 1861 à un coup subsista jusqu'au début du XXe siècle...
la descendance du Springfield 1861 à un coup subsista jusqu'au début du XXe siècle...
De nos jours Le Springfield Model 1861 est très recherché comme relique
par les collectionneurs et comme arme de tir par les tireurs
à poudre noire : il est précis, solide, fiable.
Comme il est cher, des firmes (Parker-Hale, Pedersoli, Armi Sport, Euro Arms)
à poudre noire : il est précis, solide, fiable.
Comme il est cher, des firmes (Parker-Hale, Pedersoli, Armi Sport, Euro Arms)
en produisent des copies.
Culture populaire
Dans son livre de souvenirs Little House on the Prairie (La Petite Maison dans la prairie),
la
jeune Laura Ingalls décrit comment son père, dans les années suivant la
guerre de Sécession, charge son fusil à poudre noire, et le nettoie
longuement au retour de la chasse.
Le film Cold Mountain (Retour à Cold Mountain, 2003) d’Anthony Minghella
montre largement le Springfield.
Dans le film Springfield Rifle (La Mission du commandant Lex, 1952) d'André De Toth
dont le slogan est « The gun that made one man the equal of five! »
utilise en fait une carabine de cavalerie Spencer à répétition
(nettement visible sur les affiches reproduites par IMDB) et non pas un Springfield.
Dans la série TV South Park, lors de l’épisode It's a Jersey Thing, des citadins
(nettement visible sur les affiches reproduites par IMDB) et non pas un Springfield.
Dans la série TV South Park, lors de l’épisode It's a Jersey Thing, des citadins
s’arment avec des Springfields à poudre noire et des Winchester 1894
contre les envahisseurs venus du New Jersey.
Ce n'est pas avec un Springfield 1861 que ce jeune reenactor contemporain
habillé en « soldat bleu » tire, mais avec l'arme type des Confédérés,
le
fusil Enfield Pattern 1853, d'ailleurs très peu différent, et de même
calibre. L'Union avait acheté 200 000 Enfield à la Grande-Bretagne.
Noter l'abondante fumée sortant du canon, ainsi que celle émise
vers le visage du tireur par la cheminée de la capsule
vers le visage du tireur par la cheminée de la capsule
(capsule à base de fulminate de mercure).Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0
(http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr)
Source : Article Fusil Springfield Model 1861 de Wikipédia en français
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